Publié le 23 mars 2018 sur space.troisiemerive.com
Coffrage et béton, premiers minuscules travaux d’appropriation du lieu, j’ai déjà des courbatures. Propriété d’usage. J’observe chaque détail à réparer sur ces immenses bâtiments avec un sentiment d’impuissance devant l’ampleur de la tâche. Des années d’échafaudages, de mains calleuses, de pieds fatigués. Une utopie en chair et en os, avec béton, bois, terre, paille, poutres, ardoises, ferrailles, lierres, ronces.
Se réaliser, donner/recevoir, planter des arbres, des légumes, des chemins, du désir, du possible. Partager ses utopies, espérer à nouveau, quelques minutes, quelques heures, quelques années. Presque avoir la foi, presqu’on y croirait, sans dieu ni maître.
Créer, c’est résister, résister, c’est créer …
Pour cette année, au printemps, commencer à préparer le prochain long hiver. Un foyer, du feu, de la couleur, des livres, de la parole, quelques notes de musique, … ensuite émettre, Du latin emittere « envoyer dehors, produire ».
Nous ne devons rien aux banques, notre temps n’est pas enchainé.
Petit reportage de terrain
Fendre le bois : « J’allais travailler dans mon champ, juste à côté de chez vous, et j’ai vu deux jeunes filles dans mon champ. Alors je me suis dit « Tiens, deux jeunes filles dans mon champ » (sourire complice). On a parlé ensemble, elles m’ont expliqué votre projet. Je leur ai dit qu’elles pouvaient débiter l’arbre qui vient de tomber là sur mon champ pour du bois de chauffe. Elles sont venues l’enlever mais elles ont laissé des morceaux qui étaient pris dans les barbelés de la clôture. Alors j’ai coupé les barbelés et je vous ramène le reste. J’ai d’autres arbres qui sont tombés si ça vous intéresse. » Il s’appelle Denis, il est agriculteur, j’espère qu’on se reverra.
Vive le printemps!